Cuisine de Manille

Festin des Philippines

À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine : Cuisine de Manille.

Pourquoi en parler ?

On avait envie de sortir un peu des sentiers battus cette semaine. Cela dit, Cuisine de Manille est loin d’être un secret bien gardé au sein de la communauté philippine. D’abord nommé Perle de Manille à son ouverture il y a bientôt 20 ans, le restaurant a déménagé deux fois pour s’installer dans son emplacement actuel, il y a une dizaine d’années. Le local de l’avenue Victoria, à quelques pas de la station de métro Côte-Sainte-Catherine, vient d’être rénové et le menu a une nouvelle section de bouchées façon « cuisine de rue », qui plaît beaucoup aux jeunes du coin.

Qui sont-ils ?

Les frères Dado et Ricky Contaoe ont ouvert leur restaurant en 2003, avec le beau-frère de Dado, Paeng Dayo. Ce dernier est à ce jour le maître incontesté du lechon, cochon de lait rôti qu’il prépare tous les week-ends. Les enfants, les neveux, les nièces ont pratiquement tous travaillé dans l’entreprise familiale au fil des années. Peter, fils de Dado, est un des plus engagés. Il occupe un rôle important dans la modernisation du restaurant. Pendant la pandémie, le commerce n’a pas dérougi en formule à emporter, mais l’équipe en a profité pour rafraîchir l’image de l’ancien buffet. En résulte une salle à manger très décontractée, plus près de la cantine que du restaurant classique.

Notre expérience

La nouvelle configuration du restaurant est très « post-COVID-19 ». À partir de l’entrée, un muret qui fait toute la longueur indique qu’il faut se rendre directement au fond de la salle pour commander. Les tables sont disposées de l’autre côté de cette séparation.

Cette étape peut être intimidante si vous n’avez aucune connaissance de la cuisine philippine et, plus encore, s’il y a derrière vous une file d’habitués venus cueillir leur repas. Cela dit, le jeune personnel au comptoir est toujours accueillant et très aidant. Il y a des valeurs sûres ici et on vous les conseillera avec le sourire.

Certains plats peuvent constituer un repas à part entière pour une personne. C’est le cas, par exemple, du riche kare-kare, une belle portion de flanc de porc croustillant dans une sauce aux arachides avec légumes.

Il en va de même pour l’adobo, ce classique braisé de porc dans une sauce soya, vinaigre et ail, servi avec riz et salade.

D’autres spécialités sont plus destinées au partage, comme les rouleaux de lumpiang shanghai, fins et croustillants. Il y en a 12 par commande. Vous ne voudrez pas non plus manger seul ou seule les sept irrésistibles morceaux de poulet frit épicé de Dado. Emmenez famille ou amis, c’est une cuisine généreuse et festive.

Absolument tout ce que nous avons goûté était savoureux. La prochaine fois, il faudra goûter au dinuguan (ragoût de porc dans une sauce au sang), qui s’adresse peut-être davantage aux initiés, ainsi qu’au poisson frit (Daing na Bangus). Il est important de souligner que les amateurs de protéine animale sont beaucoup plus heureux ici que les végétariens, même si le menu comporte quelques options sans viande, comme les incontournables nouilles pancit et les beignets de légumes Okoy. Toujours incapable de vous décider ? Le généreux plateau Kamayan pour deux est peut-être la solution.

Que l’on mange sur place ou à la maison, la nourriture est servie dans des contenants en carton, confirmant la nouvelle approche fast casual des lieux. Tandis que nous savourons notre copieux repas au comptoir de vitrine, un flot ininterrompu de clients passe cueillir sa commande à emporter. La salle à manger d’une trentaine de places est elle aussi remplie. Il est tôt, un samedi soir, et l’endroit est occupé par des groupes de jeunes qui semblent lancés pour une longue virée, par des familles et par des couples de tout âge.

À notre deuxième passage, un jeudi après-midi, il y a même un groupe de jeunes écolières en pleine collation de fin de journée. « C’est le nouveau menu streetfood qui les attire, je crois », déclare fièrement Peter. Ce qui attire aussi les jeunes ? Le fameux Halo-halo, cette coupe colorée faite de glace pilée, de lait évaporé, de fruits et de crème glacée à l’igname pourpre (ube). Voilà le dessert instagrammable par excellence et l’assurance d’une belle présence gratuite dans les réseaux sociaux.

Dans notre verre

Ici, on boit du jus de calamondin, l’agrume des Philippines. Il y a aussi du jus de mangue et de l’eau de coco, mais pas d’alcool.

Prix

Les bouchées façon cuisine de rue coûtent environ 10 $ pour une portion à partager. Les plats repas sont à 13 $, les viandes et nouilles à partager coûtent de 12 $ à 20 $. Il y a aussi des soupes-repas (de 12 $ à 14 $), quelques accompagnements (de 2,50 $ à 4,50 $) et des desserts (8 $ ou 9 $).

Information

Le restaurant est ouvert sept jours, de 11 h à 21 h.

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